UN PROJET EUROPÉEN POUR RÉVOLUTIONNER L’IMPRESSION 3D DE TISSUS BIOLOGIQUES
REGENHU | 31.03.2020

La bioimprimante R-GEN 100 de REGENHU permet de produire artificiellement des tissus biologiques pour la médecine régénérative.

Le remplacement d’un organe déficient se heurte encore et toujours à deux problèmes majeurs : le manque de donneurs et le phénomène du rejet, forte réaction immunitaire de l’organisme contre un corps jugé étranger. Avec le concours de l’entreprise fribourgeoise REGENHU, implantée sur le parc technologique du Vivier, un ambitieux projet de recherche européen pourrait bientôt changer la donne.

«L’objectif du programme ORGANTRANS consiste à développer une alternative hautement innovante au don d’organes, en générant des tissus de foie à partir de cellules souches directement prélevées sur les patients malades, ce qui réduit fortement le risque de rejet», résume Denis Crottet, Chief Business Officer chez REGENHU. L’approche consiste d’abord à former des organoïdes (microstructures multicellulaires) avec les cellules en question, puis de construire un tissu biologique par impression 3D comprenant ces organoïdes, et finalement de maturer ce tissu dans un bioréacteur. Financé à hauteur de 6,3 millions d’Euros par l’Union européenne et coordonné par le Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM), le projet réunit huit partenaires et deux centres de transplantation situés en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, en République tchèque, au Royaume-Uni et en Suisse.

BÂTIR DES PONTS

«Il nous incombe logiquement de gérer la partie instruments et logiciels», précise Denis Crottet, dont l’employeur est un leader mondial dans le domaine des technologies de bio-impression de tissus et d’organes. «Au-delà d’avancées scientifiques potentiellement révolutionnaires, ORGANTRANS représente une magnifique opportunité de bâtir des ponts solides et de promouvoir le transfert technologique entre les membres du consortium. Une partie du programme est même entièrement dédiée à la protection et à la valorisation des propriétés intellectuelles créées à cette occasion, afin que les partenaires puissent in fine en profiter», se réjouit le spécialiste.

De quoi placer la PME suisse et ses associés à la pointe de la médecine régénérative. D’autant que si le premier but du projet est la réparation du foie, il pourra à l’avenir être transposé à d’autres microtissus organiques, comme ceux du pancréas.