Photo : Dans les exploitations maraîchères, l’utilisation de capteurs permet d’identifier certains besoins de manière immédiate et ciblée.
Photo : Dans les exploitations maraîchères, l’utilisation de capteurs permet d’identifier certains besoins de manière immédiate et ciblée.
La production alimentaire a un impact non négligeable sur l’environnement. A titre d’exemple, l’agriculture utilise près de 70% de l’eau douce disponible à l’échelle planétaire. Face à ce problème de plus en plus médiatisé, l’optimisation de l’utilisation des ressources est devenue une priorité pour les chercheurs. De nouvelles solutions ne cessent de voir le jour, portées par les technologies numériques. « Nombre d’entre elles sont intéressantes, mais encore faut-il qu’elles soient abordables et faciles d’utilisation pour les agriculteurs », avertit Serge Ayer, professeur en informatique et systèmes de communication à la Haute école d’ingénierie et d’architecture de Fribourg (HEIA-FR). Piloté par la HEIA-FR et soutenu par la Nouvelle politique régionale (NPR), le projet SmartFarming cherche à développer, sur la base d’outils déjà existants, une solution au plus proche des besoins des utilisateurs.
Parmi ces derniers figurent l’exploitation maraîchère Blaise Guillod, partenaire du projet aux côtés notamment de Swisscom, de l’Institut agricole de Grangeneuve ou encore d’Agroscope. « Généralement, nous ne faisons le tour des cultures qu’une fois par semaine à des fins de surveillance. Il nous faut donc parfois plusieurs jours pour nous rendre compte de l’attaque d’un agent pathogène », déplore Léandre Guillod, gérant de l’entreprise familiale fribourgeoise. En plaçant des capteurs dans les cultures et en les programmant pour envoyer une alerte – par exemple sur le smartphone du producteur – en cas de problème, « il est possible d’intervenir immédiatement et de manière ciblée », afin de préserver au mieux l’environnement.
Transfert technologique
Sur la base de ce modèle de fonctionnement, différents types d’interventions intelligentes sont envisageables. « Prenez le cas des mauvaises herbes : pour en venir à bout, les machines répandent des produits chimiques de manière uniforme. Là aussi, le recours à des capteurs permettrait d’identifier précisément les endroits où le recours aux herbicides est nécessaire, souligne Serge Ayer. Un robot pourrait même se charger de surveiller les cultures et de les traiter directement en cas de besoin ! » Le potentiel du projet SmartFarming laisse décidément rêveur. « A terme, nous envisageons d’en faire profiter nos partenaires industriels pour toutes sortes d’applications et dans de nombreux pays.