QUAND LA RECHERCHE DEVIENT SOLUTION
UNIVERSITÉ DE FRIBOURG | 13.05.2025

Valeria Mozzetti Rohrseitz et Sebastian Dobarco, sur le campus Pérolles 2 de l’Université de Fribourg.

À l’Université de Fribourg, le passage de la recherche au marché s’appuie sur le Service de transfert de connaissances et de technologies (KTT). Dr. Valeria Mozzetti Rohrseitz, à la tête de cette unité, et Dr. Sebastian Dobarco, collaborateur scientifique, font partie de l’équipe qui accompagne les chercheuses et chercheurs dans toutes les étapes clés : protection de la propriété intellectuelle, financement, création de start-ups ou collaboration avec l’industrie. En sciences de la vie comme ailleurs, leur mission consiste à favoriser l’émergence de solutions concrètes à partir du potentiel académique.

Quel rôle jouent les sciences de la vie dans le transfert technologique à l’Université de Fribourg ?

Valeria Mozzetti Rohrseitz : Près de la moitié des projets que nous accompagnons en transfert technologique concernent les sciences de la vie. Cela inclut des domaines très variés, de la biotechnologie aux medtechs, en passant par les biomatériaux. Nous gérons actuellement une trentaine de brevets actifs, dont une bonne part est directement liée à ce secteur. C’est un domaine particulièrement fertile, où la recherche universitaire peut déboucher sur des applications concrètes et utiles à la société.

Quels types d’innovations fribourgeoises illustrent le mieux ce potentiel ?

Sebastian Dobarco : Nous avons, par exemple, des brevets liés à la détection de bactéries, à des marqueurs fluorescents pour cellules ou à des technologies de diagnostic. Une chercheuse développe actuellement un microscope innovant, et nous l’accompagnons dans les premières étapes de création de sa start-up. Ces exemples montrent que les sciences de la vie offrent un lien direct entre recherche fondamentale et impact tangible.

Quels sont les soutiens concrets proposés aux chercheuses et chercheurs qui souhaitent se lancer ?

VMR : L’Université a mis en place plusieurs instruments de financement comme le “Proof of Concept Grant” ou le tout nouveau “Startup Grant”. Ces aides comblent un vide entre la recherche académique et les fonds nationaux comme BRIDGE ou Innosuisse. Elles permettent de tester une technologie et de développer un prototype.

Comment assurez-vous la protection de la propriété intellectuelle ?

VMR : Nous intervenons très tôt, car un brevet doit précéder toute publication – ce qui représente un véritable défi. L’Université finance le dépôt des brevets, puis accorde des licences exclusives aux start-ups. Nous avons aussi standardisé les processus de transfert de propriété intellectuelle pour offrir plus de transparence et de clarté aux chercheurs. Cela facilite leur passage du monde académique à celui de l’innovation.

Quelles formes prennent les collaborations entre l’Université et les entreprises fribourgeoises ?

SD : Il existe plusieurs cas de figure, comme des prestations de conseil, des projets cofinancés ou des partenariats avec Innosuisse. Nous sommes là pour faire le lien : une entreprise nous contacte, nous analysons ses besoins et la mettons en relation avec un ou une experte de l’Université. Ces échanges donnent parfois lieu à des collaborations durables et fructueuses.

Fribourg mise beaucoup sur l’interdisciplinarité. Est-ce un atout pour l’innovation ?

VMR : Oui, clairement. Le canton regroupe de nombreux centres de compétence à proximité immédiate : l’Adolphe Merkle Institute (AMI), le Food Research and Innovation Center (FRIC), la Haute école d’ingénierie et d’architecture (HEIA-FR), etc. Cette proximité géographique et intellectuelle favorise les projets croisés. Nous incitons les chercheuses et chercheurs à tirer parti de cet écosystème, parfois sous-estimé, pour concrétiser leurs idées.