D’abord utilisée pour développer – en combinaison avec du bois de balsa – le noyau de ski le plus léger du monde, puis quantité d’articles pour les sports de glisse, la technologie brevetée par Bcomp a rapidement trouvé de nouveaux domaines d’application. En 2017, une importante levée de fonds s’accompagne d’une entrée fracassante dans le secteur automobile. Ecuries de course et grands noms de l’industrie – parmi lesquels McLaren Racing, Porsche et Polestar, qui produit des voitures électriques hautes performances – font désormais partie des nombreux clients de Bcomp.
L’allégement comme leitmotiv
Christian Fischer, CEO et cofondateur, s’en réjouit : « Dans certains domaines de la mobilité comme l’automobile, l’allégement est devenu un leitmotiv. Les normes d’émissions de CO2 toujours plus strictes et les questions de performance motivent la démarche, mais je ressens aussi une vraie volonté de proposer des matériaux plus durables. En l’espace de seulement quelques années, il y a eu un tournant. Dans ce nouveau contexte social, environnemental et légal, nous avons les outils pour jouer un rôle de premier plan. » L’obtention en 2018 des deux prix d’innovation les plus prestigieux du sport automobile – le Most Innovative New Motorsport Product et le Autosport International Product Showcase Innovation Award – ne contrediront pas l’ambitieux dirigeant.
Une chose est sûre : le potentiel des matériaux composites de Bcomp est loin d’être épuisé. En collaboration avec l’Agence spatiale européenne (ESA), l’entreprise fribourgeoise a mis au point le premier panneau satellite renforcé de fibres naturelles, afin de rendre l’exploration spatiale plus propre et plus sûre. Aux Pays-Bas, l’inauguration en 2020 d’un pont bio-composite de 30 tonnes – contre 400 tonnes pour l’ancien pont qu’il a remplacé – démontre une fois de plus la polyvalence des technologies made in Fribourg. De quoi convaincre Bcomp d’investir dans sa première ligne de production, une étape auparavant sous-traitée. Un nouveau chapitre commence.