Photo : Les techniques avancées de microscopie – ici un microscope électronique à balayage – sont mises au service de l’analyse des nanoparticules.
Photo : Les techniques avancées de microscopie – ici un microscope électronique à balayage – sont mises au service de l’analyse des nanoparticules.
Chewing-gums, dentifrices, écrans solaires, épices ou soupes en poudre : les nanomatériaux améliorent les propriétés de nombreux biens de consommation. Dès mai 2021, les fabricants auront toutefois l’obligation légale de déclarer la présence de ces particules minuscules – de l’ordre du millionième de millimètre – dans les produits cosmétiques et alimentaires vendus en Suisse. Afin de les aider à répondre à ce défi majeur, l’Institut Adolphe Merkle (AMI) a créé la plateforme Swiss NanoAnalytics (SNA), qui met à leur disposition son équipement high-tech et son savoir-faire unique en Suisse. «Notre appareillage ultramoderne, hors de portée financière des PME et de nombreux laboratoires de recherche, permet des analyses sur mesure complexes et extrêmement détaillées, effectuées par un personnel compétent», explique Christoph Geers, gestionnaire de la plateforme.
En plus de l’analyse de la présence de nanomatériaux dans un produit donné, les services disponibles comprennent la caractérisation générale des particules et le test de la stabilité des nanoparticules dans les fluides biologiques tels que le sérum sanguin. Tout en se réjouissant du succès grandissant de SNA auprès d’entreprises ou d’organismes publics actifs dans des domaines aussi variés que la médecine, l’alimentation, la mobilité ou encore l’environnement, Christoph Geers insiste sur la dimension collaborative de la plateforme: «Pour garantir l’évaluation la plus précise possible des nanomatériaux, Swiss NanoAnalytics s’appuie sur un vaste réseau d’experts issus de toute la Suisse, qu’ils proviennent de l’administration publique, de l’industrie ou d’autres instituts de recherche.»
L’envol de deux start-ups
Bâtir des ponts entre les technologies développées sous son toit et les besoins de l’industrie, tel est clairement le credo de l’AMI. «Dans notre quête d’innovation, nous nous posons toujours la question des partenaires potentiels et des bénéfices profitables à la société dans son ensemble», souligne Valeria Mozzetti Rohrseitz, responsable du transfert technologique et de l’innovation à l’AMI. Et lorsqu’une collaboration avec le secteur privé n’est pas possible, le prestigieux établissement n’hésite pas à soutenir ses chercheurs dans leur démarche entrepreneuriale. «Après les succès obtenus par notre première spin-off NanoLockin, qui avait développé une méthode innovante de détection des nanoparticules, deux nouvelles start-ups – financées par Innosuisse – sont actuellement en plein essor au sein de notre établissement : la première s’attaque à la question de la pollution environnementale par les pesticides au moyen d’un nano-engrais, tandis que la deuxième (Hemolytics) est à l’origine d’un nouvel outil de diagnostic rapide de la malaria.»